Les personnalités difficiles au travail , Roland GUINCHARD, chronique RB 20 juin

Ce nouveau livre est la réédition « augmentée » de mon livre de 2012 sur les personnalités difficiles ou dangereuses au travail. Pour cette seconde édition l’éditeur m’a demandé d’ajouter quelques chapitres sur les effets « covid « et « confinement » afin de savoir si les crises, comme la crise sanitaire, aggravaient le problème posé par les personnalités difficiles.

Il m’a demandé également d’ajouter des outils pour permettre aux managers de se sentir à l’aise avec ces questions, par des outils de prévention simples

« Fréquente » pas forcément. J’ai l’habitude de dire « Si vous ne rencontrez que des personnalités difficiles posez-vous des questions sur vous, mais si vous n’en avez rencontré jamais aucune, posez-vous des questions sur vous aussi ».

En réalité, il y a une immense majorité de gens parfaitement normaux au travail. Même ces derniers peuvent se trouver parfois « décontenancés » c’est-à-dire momentanément déstabilisés, par une situation, un événement. Ce qui est vraiment très, très normal. Au travail, quand quelque chose nous rend anxieux, cela nous met en position défensive ou protectrice, si c’est nécessaire, et c’est totalement adapté

Pour des raisons diverses, personnelles ou professionnelles, des personnes sont déprimées. On ne peut pas dire que cela soit tout à fait normal, mais ces troubles de l’humeur peuvent toucher véritablement tout le monde. Toutes sortes d’événements peuvent nous rendre tristes ou anxieux. Un divorce, un deuil, du chômage, une fatigue physique trop constante, un conflit long au travail ou dans le privé, une grave maladie… peuvent nous rendre tristes, sombres, craintifs, sans énergie, sans espoir, et cela pendant plusieurs mois, parfois de longs mois. Cela touche aussi les plus forts.

SI cela dure trop longtemps, il faut faire quelque chose : Consulter un médecin, prendre des médicaments si besoin, rechercher un soutien psychologique. Quand les causes sont professionnelles, ou si les causes sont personnelles mais que la tristesse transparaît au travail, les collègues, managers, responsables ont désormais l’obligation de rester vigilants, actifs pour diriger vers un professionnel de santé.

Parfois au travail cette dépression liée à des motifs professionnels peut se dissimuler pendant un temps jusqu’à ce qu’elle apparaisse brutalement gravement et profondément : c’est ce qu’on appelle le burn-out. Qui est une sorte de dépression retenue longtemps qui surgit et mène en moins de 6 heures d’une hyper excitation à une profonde dépression.

Pour tout le monde l' adaptation normale, s’appuie sur trois caractéristiques nous devons être :

Relationnels - Rangés - Réservés. Ces 3 caractéristiques sont présentes, et l’usage automatique de l’une d’elle en fonction des circonstances facilite les relations avec la réalité et les autres.

Parfois chez certaines personnes, l’une des caractéristiques devient extraordinairement prédominante. Ce sont toujours des « gens comme nous », mais, à cause de leur anxiété, une des trois caractéristiques d’adaptation à la réalité que j’ai citée devient envahissante :

1 l’excès d’enthousiasme dont ils font preuve dans la relation va faire parler d’hystérie.

2 l’exagération dans le rangement ou la propreté fera évoquer l’obsession.

3 l’abus dans la réserve, le pessimisme ou la crainte amènera à parler de phobie excessive.

Pour ces trois différents types de personnalités il existe des solutions comportementales relationnelles, individuelles et groupales. C’est de ça que parle le livre.

Les dangereux sont des gens pseudo adaptés au monde. Derrière leur apparence sociale

superficielle qui est leur faux semblant normal, apparaissent plus ou moins rapidement soit des gens persécutés par le monde et à côté de la réalité, soit des pervers, gens manipulateurs hyper égoïstes qui n’ont pas un rapport normal avec la réalité ou avec les autres qu’ils ont besoin de détruire. Avec ce genre de personnes il faut envisager la séparation….

En fait, il faut recaler une évaluation trop rapide. Trop souvent, spontanément les « décontenancés » nous les prenons pour des « en difficulté », les « en difficulté » on imagine qu’ils sont « difficiles », les « difficiles « on les prend trop vite pour des « dangereux , quant

aux « dangereux » on ne les voit pas arriver ….

Le livre permet de reconnaître les catégories, « de recaler » le spectre : décontenancés ?

personnes en difficulté ? difficiles ? dangereux » et d’adapter son comportement, de savoir ce

qu’il faut faire avec chaque type ? Plus loin, le livre permet d’organiser une ambiance de

« workcare » (prendre soin) qui rassure les normaux, calme les difficiles et amène les

dangereux à partir parce qu’une ambiance assainie ne nourrit plus les prédateurs