ChroniquesPublié le 26 mars 2024
Etre cadre en 2024, c'est quoi? Floriane CAREME Chronique Radio Balises 26 mars
C’est une émission où on parle des cadres… pour cette chronique, nous allons vous donner quelques chiffres sur cette thématique, ces chiffres sont basés sur une étude de l’APEC 2023.
Selon l’APEC (l’association pour l’emploi des cadres, présente au niveau national et depuis quelques mois sur notre joli bassin lorientais) , il y a environ 4 millions de cadres dans le secteur privé. Vous savez ce qu’est un cadre ? C’est d’abord un statut : vous n’êtes pas automatiquement cadre car vous avez un Bac +5. Moi-même j’ai longtemps était sur un statut d’ETAM (employé technicien Agent de Maitrise).
Cette étude de l’APEC nous dit qu’il y a une évolution de la place des cadres sur le marché du travail en 2024, avec une augmentation du recrutement à venir. Cette évolution doit aussi passer par l’évolution des pratiques de recrutement et de fidélisation : c’est-à-dire la dynamique d’onboarding (le process de recrutement et d’intégration des collaborateurs) et de la marque employeur (représentation positive et engageante de l’entreprise : valeurs, marques, actions, ..)
Et ça recrute où ?
Faisons un petit tour d'horizon des 5 secteurs d'activités où la croissance de l'emploi est la plus forte entre 2019 et 2030, ceux qui recrutent le plus, dont des seniors : la santé, le BTP, le numérique, l’aide à la personnes et l’hôtellerie restauration.
Je ne vous apprends rien ces secteurs sont ceux qui parlent le plus souvent de recrutement.
Mais allons un peu plus loin, en effet les transitions numérique et écologique sont des leviers d’emplois et d’évolution professionnelle : 1 cadre sur 2 utilisant l’IA dans son quotidien professionnel estime qu’il s’agit plus d’une opportunité qu’une menace pour son travail et 64% des cadres estiment que la transition écologique a un impact sur sa profession. Ces deux secteurs sont vecteurs d’emplois, mais également de compétences spécifiques voir de changement professionnel. Cependant, on considère que seulement 10% des cadres ont entamé une dynamique de reconversion professionnelle, 1 sur 10.
Poursuivons par un retour sur les sujets qui font polémiques : le statut de cadre sénior
La place des cadres séniors sur le marché du travail. Si le ministère du travail considère que l’on est sénior à partir de 55 ans et que l’allongement de la durée de vie professionnelle peut s’étendre jusque 67 ans ça laisse quand même 12 ans d’activité professionnelle possible pour les séniors. Ca mérite de s’y pencher non ?
Et puis il y a sénior et senior ; l’âge (qui je vous le rappelle fait partie des critères de discrimination à l’embauche) et l’expérience. Vous me direz c’est lié mais pas forcément.
J’ai 42 ans, je suis sénior dans mon activité de consultante en bilan de compétences mais si demain je deviens boulangère je deviens junior dans le domaine, pourtant j’aurai toujours le même âge (dommage).
Revenons à nos chiffres, les séniors représentent 18% de la population active, ça mérite qu’on s’y intéresse là aussi non ? Et le taux d’emplois des 55-64 ans est de presque 50 %, 1 cadre sur 2.
Les cadres séniors sont présents dans tous les secteurs d’activités, mais plus précisément dans le commerce et le secteur de la banque/ assurance. Ils le sont beaucoup moins dans le secteur de l’informatique, juridique et de la recherche et développement.
A savoir 1 cadre sénior sur 3 n’a pas eu de formation professionnelle sur les 3 dernières années. Y’a peut être du lien à faire non ?
On parle de la rémunération des cadres dans cette étude ?
L’autre point en effet est celui de la rémunération. S’il s’agit d’un critère important pour les cadres, car lié à la formation, à l’expérience et au statut. 69% des cadres se disent inquiets du manque d’évolution de leur pouvoir d’achat. J’ajoute que même si elle a tendance à diminuer, il y a une différence de salaire entre les hommes et les femmes de 15% en moyenne. Je pourrai vite conclure qu’être une femme cadre n’est pas folichon en France en 2024, mais il y a du mieux. Gardons le cap.
65% des cadres ont déjà connu un changement d’entreprise de façon volontaire et 40% au moins une période de chômage, je fais partie là aussi de ces deux statistiques.
Et la QVCT… qualité de vie et des conditions de travail pour les cadres ?
Ce dernier point, qui me parle le plus en tant que fondatrice de la Clinique du travail, la place de la QVCT chez les cadres : la pratique du télétravail concerne 1 cadre sur 2 aujourd’hui, mais ce n’est pas la réponse attendue par les cadres pour améliorer la QVCT.
L’ambiance, les relations de travail, l’autonomie et la charge de travail sont les critères fondamentaux attendus par les cadres. Pour vous aussi ? Vous voyez, cadre ou pas on peut se parler finalement on a les mêmes attentes.
Je terminerai par une phrase du directeur de l’APEC dans cette belle étude que vous retrouverez sur leur site, pour Gilles Gateau, la question de la QVCT et en lien avec la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) « la QVCT est une préoccupation croissante pour les cadres et constitue aussi un levier de fidélisation et d’attractivité pour les entreprises, les invitant donc à faire preuve de plus de transparence sur leurs actions dans ce domaine, au cœur de leur responsabilité sociétale »., et cette phrase m’amène à vous dire, et d’ailleurs vous êtes les premiers à le savoir, que ce sera le sujet de la matinale RH que nous allons organiser à la Clinique du travail en juin 2024… je vous en redis plus bientôt.