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ChroniquesPublié le 08 novembre 2022

Harcèlement au travail : si on en parlait ?

Les médias se font de plus en plus l’écho de récits de harcèlement, qu’il soit moral ou sexuel.

Les entreprises, comme les autres écosystèmes, sont confrontées à ce phénomène et tentent, pour la plupart, de s’en prémunir.

Quant aux salariés, ils ne s’intéressent généralement à la question que lorsqu’ils y sont malheureusement confrontés.

Isabelle LOUIS consultante RPS, formatrice en premiers secours santé mentale

Je vous propose d’observer dans un premier temps la situation de l’entreprise, et cela en dehors de tout événement déclaré.

La loi prévoit des obligations pour les entreprises, et tout d’abord une obligation d’information.
Il s’agit de sensibiliser, par tous moyens, les salariés à la notion de harcèlement, moral ou sexuel. Cette notion est assez mal définie et il arrive fréquemment qu’un harceleur ne soit pas vraiment conscient de la portée de ses actes. Il sent généralement tout de même que ses propos ou gestes sont un peu limites, mais les justifie par les coutumes, les habitudes, le fait que « ce n’est pas méchant ».
C’est pour cela que l’obligation d’information n’est pas jugée satisfaisante par les juges si elle ne s’est concrétisée que par une mention dans le règlement intérieur, accompagnée d’une affichette discrète dans les locaux du personnel.

En matière de prévention, il est important de compléter l’information par de la formation, du personnel d’une part, pour identifier ce qui est normal de ce qui l’est moins, et de l’encadrement qui va devoir apprendre à repérer certaines situations.

L’employeur a aussi l’obligation de mettre en place un dispositif permettant à tout salarié de déclarer, en toute sécurité́, un acte de harcèlement.

Le dispositif prévoit

•Les moyens de déclaration,

•Les interlocuteurs dans l’entreprise (un référent obligatoire dans les entreprises de plus de 250 salariés)

•Les suites à donner en cas de déclaration pour faire cesser les agissements au plus vite

•Les sanctions à l’encontre des salariés mis en cause, après enquête

La notion de sécurité est primordiale : le salarié harcelé doit pouvoir faire état de ce qu’il subit sans faire l’objet de pressions.

Concrètement, cela doit se matérialiser par une organisation, portée à la connaissance de tous, qui indique quoi faire, et auprès de qui, si l’on se sent harcelé.

Tout cela est très juridique. Voyons ce qui se joue du côté du salarié.

Si le harcèlement sexuel peut être caractérisé par un fait unique, le harcèlement moral découle d’agissements répétés. Le salarié va subir des comportements délétères à répétition.

Le salarié n’en prend pas toujours conscience, et peut s’enfoncer progressivement dans un schéma dépressif.

Ces ressources sont diverses : alerter le CSE ou un représentant du personnel, s’adresser à l’inspecteur du travail, prendre rdv avec le médecin du travail…

On le voit, les possibilités existent pour sortir de la solitude du harcelé. La difficulté est donc de prendre conscience de la situation…. Et de trouver le courage d’agir.
En parler avec un professionnel neutre, médecin, psychologue, qui l’aidera à analyser la situation. Il importe que ce professionnel soit sensibilisé à la vie en entreprise, afin de percevoir l’ensemble du contexte.

Vous vous reconnaissez dans ce tableau ? Je vous propose un entretien dans un premier temps, qui peut être complété ensuite par un accompagnement sur un plus long terme. Surtout, ne restez pas seul !

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