ChroniquesPublié le 04 février 2025
L'outplacement , Floriane CAREME, Chronique Radio Balises du 4 février
Littéralement, si on n’aime pas les anglicissimes, l’outplacement signifie « placer dehors ».
En fait l’idée est d’accompagner une personne à se repositionner en mobilité externe, on peut parler de reclassement.
C'est pour qui ?
Imaginons un salarié, qui va partir de son entreprise, il peut alors négocier le financement d’un accompagnement pour rebondir professionnellement et cela financé par son entreprise.
Un outplacement est dit collectif lorsqu’il concerne plusieurs salariés, notamment dans le cadre d’un licenciement économique, il est même obligatoire de le proposer dans le cadre d’un dispositif de licenciement économique pour une entreprise de plus de 10 salariés, les salariés peuvent le refuser.
Un outplacement est dit individuel lorsqu’il concerne un salarié dans le cadre d’un licenciement pour motif personnel, une rupture conventionnelle. Le salarié peut le négocier mais il n’est pas obligatoire, il peut être proposé. Bon, je ne vous cache pas que cela à un coût, en plus de l’indemnité de départ légal, ce n’est pas une proposition « spontanée » de la part de l’entreprise. Et cela reste un dispositif assez méconnu des salariés
Ca se passe quand ?
La négociation se fait pendant les transactions de départ. Lorsque vous savez que vous allez partir de votre entreprise, au moment des négociations vous pouvez réfléchir à cette prestation. Selon la situation, si vous êtes accompagné par un avocat en droit du travail n’hésitez pas à lui en faire part.
Comment ça s'organise ?
Un outplacement, c’est un accompagnement qui permet d’accompagner le retour à l’emploi de la personne. Il est défini sur un temps donné, 4, 6, 9, 12 mois ou même jusqu’à solution. Tout dépend de la somme que l’entreprise souhaite (peut) mettre. C’est bien l’entreprise qui finance, pas le collaborateur- pas le CPF.
Que fait on ?
Un outplacement, est une prestation de service aussi un premier rendez vous est préconisé pour s’assurer des attentes de la personne, une proposition écrite va être transmise avec un contenu ajusté aux attentes.
Souvent on y retrouve un bilan de compétences/ professionnel qui permet de définir le projet de la personne avec une durée ajustée selon la demande.
Ensuite un accompagnement à la mise en œuvre du projet – là où s’arrête le bilan habituellement, l’outplacement donne le temps de poursuivre : suivi du plan d’action, techniques de recherche d’emploi, ciblages d’entreprises, retours des entretiens, accompagnement à la création d’entreprise. Si la personne part en formation, il est possible de suspendre l’accompagnement et de le reprendre à la fin de la formation pour l’accompagner à ce moment là sur sa recherche d’emploi.
La personne peut également retrouver un emploi, durant la période d’essai l’accompagnement peut se poursuivre et permet de s’assurer de l’intégration sur poste. Si la période d’essai n’est pas concluante l’accompagnement peut reprendre.
L’outplacement peut aussi permettre d’accompagner l’intégration sur le poste : comment se passe l’accueil, la place, la posture professionnelle au moment de cette prise de poste. Cela peut sembler un peu étrange car on parlait de mobilité externe tout à l’heure, mais si l’outplacement n’est pas terminé et que la personne intègre un post il est possible de proposer ce temps d’analyse de l’intégration. A nouveau cela permet de s’assurer que tout va bien.
Qui le réalise ?
Les cabinets RH, les cabinets de placement également.
Un exemple ?
Oui bien sur : Paul travaille depuis 10 ans dans l’entreprise Z, il souhaite faire une rupture conventionnelle, il rencontre son service RH qui lui propose un outplacement financé par l’entreprise (et pourquoi pas..)
Le service RH lui laisse le choix du cabinet (c’est toujours beau), il prend le temps d’en rencontrer 3 (oui oui ) et il fait son choix auprès d’un cabinet spécialisé dans la mobilité qui lui propose de l’accompagner à définir son projet professionnel.
Alors Paul, il aimerait créer une savonnerie, la proposition d’outplacement va lui permettre de s’assurer de ses compétences en lien avec son idée , de la faisabilité sur son territoire puis de sa mise en œuvre.
Il sait que dans l’accompagnement il pourra également bénéficier d’une réflexion sur un plan B (on ne sait jamais la savonnerie c’est une idée mais ça peut ne pas se valider) et sa mise en œuvre également.
Le cabinet pourra lui proposer de faire du lien avec des cabinets de recrutements ou des entreprises sur des OVE (offre valable d’emploi) s’il s’avère que sa recherche d’emploi sur le poste de responsable marketing qu’il occupait revient sur le devant de la scène (le fameux plan B).
Une OVE (encore du vocabulaire RH..) c’est une offre valable d’emploi : c’est-à-dire qu’elle doit répondre à des critères précis, co définis ensemble (et ne présentant pas de caractère obligatoire de positionnement). Ces critères sont liés à son secteur géographique de recherche d’emploi, son souhait d’indemnisation, son expertise.
Attention, le cabinet précise que le monde des bisounours ce n’est pas pour tout le monde… il est possible que si la personne vient d’une grande métropole et s’installe au cœur de la Bretagne l’employabilité soit plus difficile, le salaire moindre. Le consultant n’est pas un magicien (petit rappel pas anodin).
Et à la Clinique du travail?
Oui, j’ai fait de l’outplacement en cabinet cela me permet d’avoir l’expertise pour le proposer aujourd’hui, mais sous une autre forme. Celle de l’accompagnement pluridisciplinaire, puisque c’est ça toute la force de la Clinique du travail.
Selon la demande, nous pouvons proposer un véritable parcours ajusté, avec plusieurs professionnels intervenants et un professionnel qui restera référent pour sécuriser la personne bien sur.
Et puis bien sur, le réseau : l’important dans un accompagnement c’est de faire du lien pour que la personne certes soit pro active mais qu’elle se sente soutenue, accompagnée. Pour moi c’est comme le bilan c’est d’ailleurs sa continuité, c’est un travail en co construction