ChroniquesPublié le 19 septembre 2023
La motivation au travail, Chronique Radio Balises 19 septembre Floriane CAREME
Tout d’abord, je suis ravie de redémarrer le cycle des chroniques de la Clinique du travail à Radio Balises… merci Emmanuel pour cette confiance, et ce 3ème round ! J’espère que tu as passé un bel été ?
Aujourd’hui, je vous propose une thématique de rentrée : la motivation au travail.
De Ford à Levy Boyer, il y aurait 101 théories de la motivation selon Fabien FENOUILLET. Etes vous prêts ? Feu partez…
Non, je ne vous ferai pas ça, j’ai vu ta tête déconfite Emmanuel… !
Mais c’est important de le savoir car ça pose les bases de ce qu’est la notion de motivation : quelque chose de complexe, mais surtout d’évolutif.
Pensez à vous : qu’est ce qui t’a motivé ce matin à te lever Emmanuel ?
Chacun d’entre nous a eu une motivation différente : pour aller courir, pour regarder le soleil, pour sortir le chien, pour aller travailler, pour amener les enfants à l’école…
Est-ce que c’est ça la motivation ?
Petite définition de rigueur donc : la motivation est une cause qui peut expliquer un comportement humain. Et un comportement est motivé quand il est consciemment voulu, quand il a un objectif et un sens.
Et bien je vous assure qu’avec ça on a tout dit : objectif, sens, conscience.
Je vous laisse méditer là-dessus et vous fait part quand même de l’évolution chronologique (rapidement) des théories.
On peut commencer en parlant de l’industrialisation : Ford, Taylor... pour aller vers Maslow
Et bien on était sur la tâche en elle-même, il s’agissait de découper au maximum les tâches pour optimiser la rentabilité de l’entreprise. L’ennui généré par cette activité devenue robotisée a été source de démotivation au travail.
A la moitié du XXème siècle arrive Maslow avec la pyramide des besoins. Outil qui est toujours utilisé dans différents secteurs d’activité. Les 5 besoins selon Maslow sont définis par les besoins primaire/ physiologiques (manger, boire, dormir) , puis de sécurité (emploi, CDI par exemple), le 3ème de communication (après une réponse à nos besoins intrinsèques on s’ouvre aux autres), ensuite de reconnaissance (une fois que l’on s’ouvre aux autres, on revient sur nous, nous sommes des êtres humains sociaux certes mais avec un petit égo quand même) et enfin l’accomplissement. Cette pyramide nous montre une stratification des besoins
Cela signifie que pour satisfaire un besoin, il faut que j’ai répondu à celui d’avant ? par exemple, pour m’accomplir il faut que je sois reconnu ?
Oui c’est un peu ça et c’est une des limites de la théorie. Herzberg est donc arrivé pour reprendre ces besoins en disant que l’on pouvait répondre à certains plutôt qu’à d’autres selon le moment. Et ça c’est intéressant : cela veut dire qu’il y a une notion de temporalité dans la motivation. Ce n’est pas figé, ce n’est pas linéaire DONC on peut toujours se motiver en fait !
Je peux à un moment être plus motivé par un besoin financier car j’ai mon enfant qui part en étude, une maison à payer et à d’autres moments c’est le sentiment d’appartenance qui sera moteur pour moi. Ou le sera moins. Et c’est ce qui me permet aussi d’avoir plusieurs vies professionnelles : ma motivation et donc l’analyse de mes besoins à un moment M pour mieux la comprendre.
Ok pour moi, mais en entreprise ça donne quoi ?
Et bien ça donne qu’une autre théorie peut être intéressante également, en effet prendre en compte les besoins individuellement c’est important pour travailler la motivation. Mais on peut aussi travailler sur la notion de motivation au travers du challenge et de la compétence, ça c’est Decy et Ryan, fin du XXème siècle. On parle alors de mettre le bien être au travail dans la motivation. Et oui ! Et pour cela, le besoin d’autonomie, de compétence, et de lien social doivent être satisfaits.
Que vient faire la compétence dans la motivation ?
Pour Decy et Ryan
Si je n’ai pas la compétence et que mon manager me challenge, je risque d’être anxieux
Si j’ai la compétences et que mon manager ne me challenge pas, je risque d’être dans l’ennui
Si je n’ai pas la compétence et que mon manager ne me challenge pas, je peux devenir apathique
Si j’ai la compétence et que mon manager me challenge, c’est le top je suis dans ce qu’on appelle le « flow », je suis dans le bien être, dans la motivation. CQFD…
Bon, je ne vous cache pas on pourrait parler plus longtemps du sujet.
Mais l’idée est là : la motivation est liée au comportement, aux objectifs et à la temporalité. Vous n’êtes peut être pas motivé aujourd’hui mais vous le serez certainement demain. Prenez le temps de poser ce qui est vecteur de motivation au travail