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ChroniquesPublié le 26 février 2025

Les valeurs en entreprise, Chronique du 26 février, Pierrick THOMAS

Par définition, les valeurs d'une entreprise sont des principes clairement affichés qui guident l’entreprise vers son développement, vers un idéal d’organisation fonctionnelle et vers une mise en action qui sera favorable aux salariés, aux collaborateurs et aux bénéficiaires de l’entreprise. Quand il y a une différence entre les actions et les valeurs affichées, il y a un problème pour tout le monde et finalement c’est l’entreprise qui trinque.
Pierrick THOMAS est formateur en PSSM

Retrouvez la chronique sur Radio Balises : https://radiobalises.com/station/les-valeurs-de-lentreprise-et-les-residences-seniors/

Pourquoi se pencher sur les valeurs en entreprise?

On entend souvent « c’était mieux avant ! ». Cette phrase illustre la résistance au changement liée aux nouvelles générations de travailleur qui proposent des changements difficilement acceptés par les anciens professionnels. Cette phrase doit exister depuis des siècles.

Sauf qu’aujourd’hui le monde de l’entreprise à un rythme de changement effréné et il met à rude épreuve les capacités d’adaptation des entreprises. La crise du Covid a été un accélérateur de ce changement alimenté par des crises financières, une imprégnation du numériques aujourd’hui indispensable au fonctionnement des entreprises, des normes en perpétuelles changement, des stratégies de groupes ou des décisions politiques parfois difficiles à comprendre, une focalisation des médias sur les difficultés et j’en passe. Le changement est permanent et un conflit autour des valeurs liées au travail est exprimé au sein des entreprises.

Et sur le terrain, ça donne quoi ?

Je croise beaucoup de dirigeants et de professionnels en doute, en repli, avec une capacité limitée à exprimer leurs compétences face à cette adaptation professionnelle perpétuelle. Je suis souvent contacté pour des problématiques de posture professionnelle, de management ou de difficultés intergénérationnelles. Parfois même pour des problématiques de conflit interne ou de qualité de service inacceptable.

Les professionnels se renferment sur des problèmes de sécurité... De qualité de vie au travail… De ratio ou de problèmes de planning. On me dit que "les jeunes ne comprennent pas et qu’ils sont incompétents et peu loyaux. Seuls les loisirs les intéressent ! Les vieux sont (à priori) lents et arriérés, incapables de comprendre le sens de ce qu’ils font ! "

Il y a un conflit de valeurs ?

Oui et non ! Oui car « la valeur travail » évolue normalement en fonction de générations comme les valeurs attachées à l’environnement et l’argent. Mais lorsque j’accompagne des professionnels, dirigeants ou salariés il y a un socle de valeurs communes. Tout le travail est de faire ressortir ces valeurs et de les remettre en avant au service de l’entreprise. Si je demande aux gens s’ils ont de l’humanité tout le monde en a. C’est au moment de la mettre en action que les divergences apparaissent. Je constate réellement des écarts sur les pratiques : exemple sur la façon de gérer un planning ou de déterminer des critères de qualité.

Il faut échanger sur les problématiques professionnelles de terrain et remettre les compétences individuelles au cœur de la solution. La somme des compétences individuelles renforce la compétence globale des entreprises. C’est la base du management et parfois on l’oublie. Repersonnaliser les professionnels est urgent. Mélanger les générations. Les laisser exprimer leurs valeurs et fédérer.

Pour exemple, si je demande à un groupe pourquoi ils aiment travailler avec tel ou tel professionnel, en ciblant uniquement les compétences, pas les affinités. Le résultat est sans appel… De l’émotion apparait et ce sont les valeurs qui ressortent. La phrase que j’entends le plus : « Ça fait du bien de l’entendre. Ça faisait longtemps ! » Le groupe se fédère automatiquement autour des missions. Il faut parfois modifier la façon d’atteindre les objectifs mais c’est faisable. Les anciens reprennent l’envie de partager avec les jeunes, les jeunes comprennent qu’ils ont beaucoup à apprendre de l’expérience. Au final rien de nouveau. Un groupe fédérer et bien guidé déplace des montagnes même dans l’adversité.

Quelques perspectives ?

Effectivement pour engager ce travail, il faudra préparer les équipes à questionner le sens de leur travail tout en garantissant une sécurité lors des échanges. Il faut quitter le modèle de l’application des process de façon descendante. Pour cela il faudra bien choisir les intervenants externes et vérifier leur niveau de qualification. Ils aideront par de la formation, de l’analyse de pratique, du conseil et parfois du coaching de dirigeants. Pour se questionner et être capable d’adapter sa pratique il faut être en bonne santé mentale. Trop fatiguée, un professionnel ou une équipe risque la rupture. Personne ne gagne. Comme je dis souvent, on entretient souvent mieux les véhicules d’entreprises que les salariés tout simplement parce qu’on ne sait pas comment faire. Ça s’apprend et les professionnels compétents existent aussi. Je rappelle que le gouvernement a érigé la santé mentale comme grande cause nationale pour l’année 2025 et ce n’est pas par hasard. Vive la prévention et la formation. Je reviens sur les fameux premiers secours en santé mentale.

Et je conseille aussi à tous les salariés de mettre en place des facteurs de protection qui sont de leur responsabilité et qui sont bien connus : bonne gestion du sommeil, de l’alimentation et des écrans, faire du sport. Ça aussi s’apprend et ça change tout… Mais c’est plus facile à dire qu’à faire !

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