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ChroniquesPublié le 27 septembre 2022

Prévention des Risques Psychosociaux : Penser le travail Radio Balises Isabelle LOUIS

Le sujet de l’épuisement professionnel est de plus en plus présent autour de nous. Nous avons découvert ces dernières années que l’on pouvait tomber gravement malade … du travail.

C’est d’ailleurs bien dans ce cadre que s’est créée LA CLINIQUE DU TRAVAIL à larmor Plage.

Je vous propose de parler aujourd’hui de prévention primaire : avant d’avoir à recoller les morceaux, faire en sorte que le travail ne nuise pas. Mieux, qu’il permette de s’épanouir, et contribue ainsi à une meilleure santé

Isabelle LOUIS Consultante en RPS, Formatrice Premiers Secours en Santé Mentale - Orga Conseils

Certaines entreprises sont très inventives sur le sujet : elles proposent des moments de détente au bureau, des massages, des cours de sophrologie ou de yoga. C’est pas mal, non ?

Ca peut être un plus mais la prévention passe d’abord par une réflexion sur le travail lui-même.

Avant de soigner ceux qui travaillent, faire en sorte que le travail ne nuise pas.

Les principales causes de souffrance psychique au travail sont à rechercher dans l’organisation même du travail.

Trop de travail ? des heures sup ?

Oui, une surcharge quantitative, c’est néfaste bien-sûr, mais il y a d’autres causes :

Les missions mal définies, les fiches de poste incomplètes ou qui se chevauchent avec celle d’un collègue, le manque d’autonomie, l’absence de « back up », d’un collègue qui peut aider ou remplacer en cas d’absence….

Tout cela peut engendrer une souffrance psychique importante.

Or on voit bien que ce sont essentiellement des points d’organisation du travail.

Désolée Emmanuel, mais on est loin des accessoires de bien être

Oui, c’est moins drôle, et ça semble plus complexe aussi à mettre en œuvre, non ?

C’est vrai, mais ce sont autant de leviers qui peuvent dans le même temps servir la performance de l’entreprise !

Un autre facteur très efficace de protection de la santé psychique en entreprise, c’est ce que l’on appelle le soutien social.

Ca rappelle certains discours politiques de la fin du siècle dernier !

Seulement de loin. En fait, on parle ici de l’importance de l’effet de groupe, de collectif de travail… Etre reconnu par ses pairs, avoir sa place dans une équipe…

En la matière, diviser pour régner est un très mauvais calcul. C’est pourtant ce qui arrive trop souvent, que ce soit par la volonté du manager ou sa simple négligence.

Créer l’esprit d’équipe, c’est faire du team bulding, des activités à l’extérieur ?

Là encore, je suis désolée Emmanuel mais je dois vous répondre que ces propositions sont un peu trop cosmétiques. La création du collectif de travail passe avant tout par l’organisation. On va au travail pour travailler. ;) On l’oublie trop souvent. C’est dans le contenu et la façon de faire que l’on va pouvoir trouver des sources de prévention.

D’accord, mais vous avez aussi parlé d’autonomie. Il faut organiser d’un côté et laisser faire de l’autre ?

Une certaine autonomie, laisser au salarié un certain contrôle sur les tâches à effectuer, sont aussi des leviers de prévention puissants.
Il ne s’agit pas de laisser le salarié sans aucunes consignes, mais au contraire de fournir le cadre formel, et lui laisser la main pour décider

-du « comment » : la technique utilisée, l’enchainement des tâches ou des gestes

-du « quand » : une certaine souplesse horaire

-du « où » : et là on parle par exemple de télétravail

-du « avec qui » : ça n’est pas toujours possible, mais par exemple dans le cas d’une équipe projet

Par exemple, chez Karelab, la règle est la suivante: 80% du temps, nous devons être au bureau entre 9:15 et 14:30. Le bureau est ouvert 24 heures sur 24, 365 jours par année. Nous pouvons travailler la nuit si le coeur nous en dit. Et nous pouvons travailler de la maison. Tant qu’on respecte la règle du 80%. Et personne ne remplit de feuille de temps.

Mais ce travail à la carte, ça n’est pas possible partout !

Ca fonctionne autant pour des postes en industrie que dans un travail de bureau.

Pas de la même façon, mais il est toujours possible d’insuffler un vent d’autonomie dans une équipe
Vous voyez Emmanuel, la prévention, en matière de risques psychosociaux, c’est fait de bon sens, de confiance…

…. De travail

…. Avant les massages, le baby foot et l’escape game !

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