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ChroniquesPublié le 21 juin 2022

Qualité de vie au travail, on en parle? Floriane CAREME Emission Radio Balises 21 juin

Rappel Historique QVT

Dans les années 50, on est sur une remise en question du taylorisme (les gestes répétitifs et rapides) les salariés parlent de monotonie, d’aliénation, de déqualification. On se rend compte alors que l’efficacité au travail peut être liée à la Qualité de vie au travail. Ce lien dépend de l’organisation de travail et des méthodes de production.

Progressivement en France on prend en compte les grands risques professionnels que l’on va nommer avec plein de sigles : DU TMS RPS CSE…

*Document Unique d’évaluation des Risque Prof, Troubles musculo squelettiques Risque psycho sociaux Comité Social économique

Définitions et éléments Qualité de vie au travail

La QVT ce n’est pas œuvrer pour le bonheur au travail, qu’on se rassure, on déculpabilise les managers les dirigeants : ce n’est pas des injonctions au bien être.
C’est œuvrer pour des conditions favorables pour un travail de qualité, c’est une intention.

Ce n’est pas mettre des fauteuils ergonomiques ou un baby foot ou méditer c’est une démarche globale qui doit s’inscrire dans un projet (lié au Document unique notamment, aux rencontres avec les salariés, aux échanges CSE..

Travailler sur la QVT c’est aborder des transformations organisationnelles : prendre en compte le management, le parcours de chacun, les relations, les tâches, les missions..

C’est également une démarche collective, d’ensemble dans une entreprise avec les salariés en leur demandant comment ils vont, c’est une idée non ? il y a des outils, des questionnaires pour évaluer la QVT en entreprise.

Travailler un projet global, c’est aussi la dynamique du Document Unique : on réfléchit ensemble dans une entreprise pour mettre en place des actions concrètes de prévention.

On peut travailler sur les RPS, la santé au travail : la prévention.

C’est quoi les RPS ? c’est ce qui découle de conditions de travail non adaptées : l’intensité, les exigences, le manque d’autonomie, la mauvaise qualité des rapports sociaux, les conflits de valeurs.

C’est autant des éléments un peu abstrait, que concret. On peut avoir du stress, des facteurs internes (harcèlement..) et externes (incivilité, insultes..) et les conséquences c’est les maladies cardio vasculaires, les TMS, la dépression- l’anxiété, le burn out, le suicide..
On va autant parler d’adapter un poste de travail que d’appréhender les relations dans une équipe, on va aussi parler d’une approche psycho bio sociale. C’est-à-dire autant les éléments physiques, physiologiques, émotionnelles, sociaux (votre vie … la vie quoi..)

C’est quoi l’idée ? C’est énorme, se pencher sur le salarié dans sa globalité (non non on laisse ses problèmes à la porte de l’entreprise voyons ….) et en plus dans son interaction dans l’entreprise. Ca devient compliqué, lourd, des fois en tant que manager, dirigeant on a juste envie de mettre des œillères, pas vu , pas su.

Alors figurez vous pour que pour tout cela il y a des solutions :

-le dialogue social, le CSE par ex qui existe dès 11 salariés, mais les entreprises qui n’en ont pas ont aussi le droit de dialoguer bien sur.

-le management participatif : travailler en mode projet

-le contenu du travail que l’on analyse les postes de travail par ex, les tâches que l’on va répartir selon chacun, selon les besoins , les évolutions/ et la mise en place d’une adaptation des postes, d’une ergonomie

-l’égalité professionnelle : on parle plus largement d’inclusion, travailler sur la diversité/ Accompagner dans la lutte contre les éléments discriminatoires et favoriser l’égalité (un référent CSE harcèlement et agissement sexiste est obligatoire)

-les compétences et le parcours professionnel : travailler sur le parcours, sur le suivi d’activité, rendre le salarié acteur de son évolution, travailler sur la GPEC (encore un sigle : gestion prévisionnelle des emplois et des compétences)

La semaine de la QVT initiée par l’ANACT : agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail

Alors la semaine de la QVT, je vous en rajoute 1 encore : la QVCT (et même la QVTT on fait un quizz après !) a mis en place une semaine pour que les entreprises agissent dans leur structure, proposent des actions, informent sur ce qui existe…

Et cette année la thématique c’est en quête de sens

La thématique de la Quête de Sens au travail

C’est quoi donner du Sens ? se rapprocher des tâches, des activités qui s’inscrivent dans un rôle, une fonction, le sens au travail s’applique aux relations qu’une personne entretient dans son milieu de travail avec des supérieurs, ses collègues, ses clients.

Pour donner du sens il faut une recette bien précise : satisfaction, lien avec ses intérêts, faire appel à ses compétences, stimuler son potentiel, attendre ses objectifs

Et bien oui, et du coup quand on recrute donner du sens ce n’est pas l’idée de bien être c’est attirer et retenir du personnel compétent. Eh oui ,un salarié qui donne du sens est plus compétent et performant (mais ça on l’a déjà dit non ?)

Stimuler l’engagement des salariés c’est prendre en compte l’organisation de travail, agencer les tâches, les conditions dans lesquelles elles s’accomplissent, c’est accorder de l’importance aux valeurs.

Donner du sens est aussi rattacher au sentiment d’utilité, se sentir utile au travail.

Je vous donne quelques chiffres pour que ça parle un peu ?

D’abord 45/ des actifs déclarent devoir toujours se dépêcher. Rien que ça c’est une alerte.

27% déclarent devoir cacher leurs émotions à leur travail (vous vous rappelez le scketch de Dany Boon : je vais bien tout va bien ?)

Une enquête de l’ANACT (la fameuse agence dont on a parlé) 8 actifs sur 10 estiment que leur travail a du sens , 2 actifs sur 10 s’interrogent sur le sens au travail, notamment les plus jeunes, les actifs, les managers et le secteur publique.

4 actifs sur 10 envisagent de quitter son travail d’ici 2 ans, notamment les plus jeunes, les managers et les femmes.

Bizarre ? Quand ils sont interrogés il semblerait qu’ils évoquent que des éléments les gênent : la rémunération insuffisante pour 34% , la reconnaissance insuffisante pour 32%, l’envie de s’épanouir pur 31%, le manque d’impact écologique dans leur activité pour 36%

En fait, ce qui ressort c’est que pour plus de sens, l’idée serait de bien réaliser son travail. : reconnaissance, conditions de travail, construire son parcours pro : être acteur.

Un petit résumé?

Moi j’y crois : On parle de Qualité de vie au travail (et des conditions de travail) en prévention, pas en mode pansement.

On travaille sur des projets communs avec les salariés pour gagner en performance (le mot n’est pas vilain) et on accompagne le Sens au travail.

Manque de temps

On sait bien que les dirigeants, quel que soit la taille de l’entreprise, n’ont pas le temps de se ressourcer, de se recentrer. Moi la première, avec 0 salarié, je ne prends pas le temps de penser à prendre soin de moi en qualité de dirigeant. On veut être partout, tout faire, avec de grandes exigences souvent car une bonne dose de conscience professionnelle, d’envie de bien faire, une petite dose de quelques injonctions sociétales et éducatives bien sur.. Mais c’est bien ça le piège, l’entreprise ne peut pas tout faire, le salarié ne peut pas tout faire, la société ne peut pas tout faire. Alors soit on met sur pause de temps en temps pour redéfinir comment on va, on se sent et je le redis c’est pas du bien être développement personnel… c’est juste d’arrêter d’être en apnée tout le temps. Car les conséquences elles sont là pour le corps, pour le mental, pour la vie social. C’est partout : vous êtes fatigué, vous êtes irritable ça se ressent sur votre relation avec vos collègues, votre famille, vous sortez moins etc. C’est une spirale. Y a pas de miracle, on ne va pas refaire le monde et la société à 1000 à l’heure de suite, on ne va pas tous s’enfermer dans des grottes ou faire des retraites.. il faut trouver ce qui convient, personnaliser les démarches dans les entreprises mais garder le collectif surtout, la force du collectif.

Du projet, de la prévention… vous retenez quoi d’autre Emmanuel ?

Semaine de la Qualité de vie au travail

Ah oui, à la Clinique du travail nous sommes 20 professionnels indépendants qui travaillons avec les entreprises et les particuliers sur la prévention santé et qualité de vie au travail.. avec ergonome, psychologues du travail, coach prévention épuisement professionnel , formateur, consultant RPS, consultant en bilan de compétences, chargé de recrutement…
2 portes d’entrées : la prestation d’accompagnement ou les conférences pour un côté ressource ponctuelle.

On a voulu marquer le coup en mettant en place cette fameuse semaine de la QVT, des rencontres RH ,des ateliers, des conférences pour parler sens au travail, pour échanger, construire…
Et c’est tout le temps bien sur, le projet de la Clinique du travail c’était justement ça : permettre à tout un chacun de sortir de son quotidien de travail, réfléchir, s’interroger, rencontrer et avancer.

Juste pour ça, car on passe une grosse partie de notre temps au travail et que si on n’y met pas de Sens ça part dans tous les sens finalement, pour rester poli 😊 …

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