ChroniquesPublié le 19 mars 2025
Vous êtes en transition professionnelle ? Préservez votre santé mentale en faisant de cette période un temps de ressourcement ! Martine SIVRIERE LHOMME, Chronique Radio Balises 18 mars
En écoute par ici : https://radiobalises.com/station/propulsion-velique-emploi-et-insularite/
Pour aller plus loin :
Chômage et santé mentale : comment préserver les demandeurs d’emploi ? - Fondation Jean-Jaurès
https://www.francetravail.fr/actualites/bien-dans-mon-quotidien/perte-demploi--nos-5-conseils-po.html
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dossier/sante-mentale-et-experiences-du-travail-du-chomage-et-de-la-precarite
Etudes références
Comme on le sait, la santé mentale des Français est en berne au point que le gouvernement en a fait une cause nationale. On parle souvent des actifs, des jeunes ou des seniors sur ce sujet, mais peu des demandeurs d’emploi. Je vais en premier lieu vous évoquer quelques éléments sources (que vous retrouverez dans l’article publié sur le site de la Clinique du Travail), puis je vous proposerai quelques pistes de solutions pour les personnes en transition professionnelle.
La DARES, la Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques du Ministère du Travail, a commandité une étude sur le thème "Santé mentale, expérience du travail, du chômage et de la précarité", réalisée par l’Institut de Psychodynamique du Travail (IPDT) et publiée en août 2024.
La Banque des Territoires et Capital ont commenté l’étude : ils rappellent que « Déjà dans une autre étude datant de 2018, La Dares et la Drees* pointaient que "les parcours professionnels caractérisés par un déclassement social, des épisodes de chômage ou d’inactivité, des changements d’emplois fréquents ou des conditions de travail difficiles, sont plus fréquemment associés à un état de santé dégradé". …
On y lit aussi que «le chômage (et le mal-être ressenti pendant cette période d’inactivité, NDLR) peut(peuvent) être une conséquence de la détérioration de l’état de santé dans l’expérience de travail précédente si celle-ci a été difficile. »
Pour information, selon le baromètre annuel Qualisocial réalisé avec Ipsos, un quart des salariés se déclarent en mauvaise santé mentale début 2025 et selon une étude Apec parue début 2021 ¼ des cadres craignent le chômage et sont angoissés.
Ainsi « Ce que révèle, paradoxalement, l’étude de l’IPDT, c’est que la situation de chômage "peut représenter un soulagement momentané", "Il est alors possible, dans un premier temps, d’observer une amélioration de la santé des chômeurs, qui se détériore au fur et à mesure que la période de chômage se prolonge ». * La DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) est le service statistique ministériel dans les domaines de la santé et du social.
Les points clefs pour se préserver
Il est important pour la personne en transition de s’accorder un temps de prise de recul face à son ancienne situation insatisfaisante et sa situation actuelle.
Car c’est d’abord une période de deuil que traverse le demandeur d’emploi, qui peut passer par le déni, la colère, la tristesse avant d’arriver, comme pour toute autre forme de deuil, à l’acceptation puis à la remise en action. Il est important de s’accorder ces étapes là le temps de « digérer » sa situation, même dans les cas où on l’a souhaitée et qu‘on est parti de son plein gré.
Il est important d’oser prendre du temps pour soi, pour se ressourcer. Important de ne pas rester seul et si besoin de se faire accompagner, pour assumer la perte de son statut professionnel, la modification de ses repères au quotidien, pour réduire son stress ou son anxiété, pour garder ou regagner sa confiance en soi et regarder plus facilement vers l’avenir.
Les moyens sont multiples, (vous pourrez d’ailleurs retrouver ce type de conseils dans un article de France Travail : Perte d’emploi : nos 5 conseils pour vous aider à rebondir |France Travail)
ce peut être un psychologue ou un psycho-thérapeute dans les cas les plus difficiles,
un coach professionnel si les difficultés sont uniquement centrées sur le registre professionnel : par ex. pour prendre du recul sur des situations passées inconfortables, travailler la confiance en soi pour mieux aborder ses entretiens, développer ses « soft skills », son savoir-être professionnel…
ou encore un conseiller en évolution professionnelle, pour faire le point sur sa carrière et réfléchir à sa prochaine étape
Ce peut être également, au-delà des organismes officiels, des collectifs où on aide les personnes en transition, où on peut partager le même genre de situation que la sienne et s’entraider. Ou encore prendre un rôle dans une association qui intéresse pour rester actif d’une autre façon.
autant de moyens à compléter par d’autres méthodes qui apporteront détente et bien-être physique, comme par ex. la sophrologie, ou le yoga …
mais aussi des choses simples que la personne n’avait peut-être plus le temps de faire et qui font plaisir, bonnes pour son moral et sa forme physique : pratiquer son sport préféré, écouter de la musique, renouer avec la nature…
Car trouver un nouveau job, cela peut parfois s’apparenter au marathon et il faut pouvoir tenir la distance, garder des ressources, savoir rester positif pour rebondir. Il faut « se sentir bien dans ses baskets » pour » attaquer » le « fameux « réseau et le marché du travail dans une posture d’offreur de services positif et non de demandeur d’emploi désabusé, et tout cela y aidera.